Les folles confidences de Ballatore sur la violence du rugby dans les années 70 : « Nous allions exécuter un Biterrois »
Les folles confidences de Ballatore sur la violence du rugby dans les années 70 : « Nous allions exécuter un Biterrois »
10 septembre 2022 - 8:38
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L’ancien joueur du Rugby Club Toulonnais, Jean-Claude Ballatore s’est confié dans les colonnes du journal L’équipe pour évoquer sa carrière.
Dans un premier temps, il dévoile l’adversaire qui l’a le plus marqué au cours de sa carrière.
Il s’agit d’un pilier Rochelais. Extrait:
« C’est un pilier de La Rochelle qui s’appelle Christian Baron. J’avais eu une certaine appréhension au moment de l’affronter, mais finalement tout s’était bien passé. C’était un joueur de bonne réputation, d’une correction exemplaire sur le terrain. Il s’inscrivait dans une lignée d’avants rochelais de grande qualité, comme par exemple Roland Feuillet, lui aussi un pilier difficile à jouer… »
Son pire souvenir ? Lorsqu’il a été agressé lors d’un match contre Agen, au Stade Armandie. Extrait:
« C’est le jour où j’ai été agressé. C’était contre Agen, à Armandie. Lors de ce match-là, mon vis-à-vis, Jean-Pierre Pin, m’a mordu l’oreille, mais l’arbitre, M. Dubernet, n’a pris aucune sanction alors que l’année d’avant, il m’avait expulsé (en finale du Challenge Du-Manoir) face à ce même Pin. J’ai ressenti une profonde frustration. J’étais ensanglanté, diminué, mais j’ai évité de tomber dans la violence bête. À la fin du match, Albert Ferrasse et Guy Basquet (respectivement président de la FFR et président du club d’Agen) sont venus me voir dans le vestiaire et pour eux, l’incident paraissait presque normal… »
La plus grosse bagarre à laquelle il a participé ? C’était avec Nice. Il évoque des gestes qui « dépassent l’entendement ». Extrait:
« C’était avec Nice à Lavelanet, en 1972. Nous sommes tombés dans un véritable guet-apens. J’ai vu des gestes qui dépassent l’entendement, comme ces coups de pied donné à un de mes coéquipiers qui quittait le terrain, allongé sur une civière… Elle a duré soixante-cinq minutes, cette bagarre, du coup d’envoi jusqu’à ce que l’arbitre arrête ce match ! Nous avons aussi été agressés par le public et, en quittant le stade, notre bus a été caillassé. Nous avons dû coller nos sacs de sport contre les vitres pour éviter qu’elles n’explosent ! »
Son plus gros regret restera de ne pas avoir venger André Herrero en 1971. Extrait:
« D’avoir écouté notre pilier Aldo Gruarin lors de la finale de 1971 (défaite, 15-9) après qu’André Herrero a été salement touché par les Biterrois quand il était au sol. Nous étions plusieurs à vouloir le venger mais Aldo nous l’a interdit. Je l’ai écouté. Mais par la suite, durant toute ma carrière, cette décision à laquelle je me suis tenu m’a trotté derrière la tête (silence). André méritait d’être défendu… Et, franchement, je me serais bien occupé de Lubrano, d’Hortoland ou de Sénal…
Lors de cette finale, après l’agression commise sur André Herrero, nous avons tout de suite annoncé à l’arbitre, M. Dubernet, que nous allions exécuter un Biterrois. Nous l’avons dit, mais nous ne l’avons pas fait. Reste que l’arbitre s’est tourné vers moi et m’a dit : « Toi, l’année dernière, je t’ai foutu dehors (en finale du Challenge Du-Manoir contre Agen). Là, si je te vois bouger, je te foutrai dehors une fois de plus, sans hésiter ! » J’avoue que ça m’a désorienté. Et je ne me sentais pas de venger André tout seul… Je ne savais plus quoi faire : donner des coups ou pousser en mêlée… »
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Jean Claude Ballatore excellent joueur bien dans la tradition Toulonnaise mais surtout un grand Entraîneur.
Pourtant monter au poste de pilier n’a pas été évident…
Je n’arrive pas à comprendre ce pousse rouge !!!
Mon passé n’intéresse personne, mais sachez, pousse rouge, sue j’ai commencé à connaître Jean Claude au CEG de saint Jean du Var…. C’est même lui qui m’a poussé à signer au RCT…
Hei OUI , Jean-Claude !.. Comme il s’en est tant passé dans ces années là !.. Et alors , dans les divisions inférieures , je ne vous raconte même pas non plus . Par rapport à maintenant , il y en a beaucoup avec de grosses sanctions qui aurait été jetés en dehors de notre sport . C’est même une certitude . D’où bien sûr l’éclosion du titre ou beau dicton si bien choisi à cette époque : » Sport de voyous pour gentlemen » Beaucoup de parents à l’époque avaient beaucoup de mal à mettre leurs Minots à l’école de Rugby , je m’en rappelle avec mes camarades . Mais bon , pour ce dicton , avouons le parfois , plus qu’une pure et simple vérité . On aura vraiment assisté sur certaines pelouses ou bourbier , à des moments plus que abominables et qui n’avaient surtout rien à faire encore une fois dans notre sport aimé et si favori . Mais bon , c’était effectivement une toute autre époque . Le professionnalisme n’était encore pas présent pour remettre dans tout cela un peu d’ordre à l’époque , et surtout tant souhaité par certains Sauf la vendetta Ferrasse / Basquet , bien évidemment .( Paix à leur âme ).
On parle beaucoup de JC mais en 92 mais on oublie vite notre Alain Carbonel qui était aussi Entraineur et très efficace
Même si il reste TRÈS DISCRET …..
Ah cette finale dantesque contre les bitterois
Cet attentat contre André me reste encore à travers de la gorge
On avait une équipe de folie le bouclier nous était destiné
Curieux comme les supporters toulonnais oublient l’attentat bien plus dégueulasse contre Cantoni et jouent les pleureuses sur une brutalité certes inexcusable mais avec un auteur inconnu sachant aussi que vos joueurs n’étaient pas des agneaux. Quant au titre, il n’est destiné à personne avant d’avoir joué la finale..
Alors c’est qui qui a préfondé André ?
Toujours des incertitudes
C’est très bien qu’il raconte tout ça. Et la vérité sur quelques pourritures d’arbitres…
Mais ça ne nous rendra pas les titres volés !!!
Estève assassin
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